Le séchage du bois de menuiserie et d'ébénisterie
Le séchage du bois permet au matériau de se stabiliser et évite ainsi tout risque de déformation après mise en œuvre. Le transport du bois est également plus économique puisque la densité moyenne du bois est moindre.
On distingue deux types de séchage :
-Le séchage à l’air, ou ressuyage, qui permet d’équilibrer l’hygrométrie du bois. Cette solution reste chronophage et varie selon les épaisseurs.
-Le séchage artificiel (séchoir), qui permet de réguler plus rapidement l’hygrométrie intrinsèque du bois. Le temps de séchage sera fonction des épaisseurs et de la densité des essences.
Le séchage naturel est l’évaporation de l’humidité par l’exposition des bois à l’air libre. Il est lent, car on admet généralement une année par centimètre d’épaisseur. Ainsi, pour une planche de 4 centimètres le séchage demanderait 4 ans, cette cadence pouvant être cependant accélérée par un empilage.
Le taux d’humidité d’un bois sec séché naturellement, dit sec à l’air, varie de 13 à 17 %. Il n’est jamais inférieur à 13 %, ce qui n’est pas suffisant pour certains travaux.
Le séchage naturel se fait en trois temps :
1) L’essuyage qui est l’exposition provisoire à la scierie des planches de bois fraîchement sciées
2) L’empilage, qui consiste à disposer en pile à l’air libre les bois à sécher ; le bois demeure en piles jusqu’à ce qu’il soit devenu sec à l’air, jusqu’à ce qu’il ne risque plus de s’endommager bois sur bois.
3) L’emmagasinage qui a pour but de soustraire le bois à l’humidité extérieure ; le bois est empilé à l’abri dans les magasins pour le séchage définitif.
Le séchage artificiel permet d’évacuer l’humidité du bois plus rapidement et de façon plus complete que par l’exposition à l’air.
On emploie couramment ce type de séchage, pour obtenir des bois ayant un degré d’humidité inférieur à l’état du bois sec à l’air, par exemple pour certains travaux destinés à des pièces très chauffées qui exigent un bois très sec afin d’éviter des déformations.
Un bois très sec a un taux d’humidité de 7 à 8 % seulement. Mais attention : placé dans un atelier dont l’air est normalement humidifié, il absorbe petit à petit de l’humidité jusqu’à ce que l’équilibre soit réalisé en fonction du degré d’humidité de l’atelier. Il faut donc rapidement le mettre en œuvre pour éviter qu’il reprenne son humidité.
Le degré de séchage du bois utilisé doit être accordé au degré d’humidité du milieu dans lequel devra séjourner le travail effectué : bois sec en milieu sec (intérieurs) ; bois essuyé en extérieur.
Le bois est dit sec à l’air quand son humidité est équilibrée par rapport à celle de l’air qui l’entoure.
Le séchage du bois est absolument nécessaire, que se soit du bois tendre ou du bois dur. Il faut donc que le séchage ait lieu avant son utilisation. On ne pourra employer du bois vert provenant d’un arbre récemment abattu ; ainsi une réalisation exécutée en bois vert ne tarderait pas, en séchant, à se déformer, à gauchir.
Le degré de séchage d’un bois est important à connaître avant son utilisation.
Pour certains travaux de gros œuvre comme de la menuiserie d’extérieure non peinte, on utilise des bois n’ayant perdu qu’une partie de leur humidité. On dit que ces bois sont « essuyés.
Ainsi si le bois est exposé aux intempéries (sans traitement) et qu’il est très sec, il gonflera beaucoup ; si, au contraire, le bois contient encore de l’eau, il gonflera moins puisque, il absorbera moins d’eau et le jeu prévu sera suffisant pour le bon fonctionnement d’un ouvrage.
Toutefois, un bois qui se ré humidifie ne reprend pas ses dimensions d’origine.
Les bois durs doivent sécher plus longtemps que les bois tendres.